Le bivouac en montagne est une aventure exceptionnelle qui vous plonge au cœur des éléments. Mais passé le coucher du soleil, les températures chutent brutalement, même en plein été. Vent, humidité, altitude : le froid devient alors l’ennemi numéro un du randonneur. Pour garantir une nuit réparatrice et éviter l’inconfort — voire l’hypothermie — il est essentiel de maîtriser les principes de la protection contre le froid.
Dans cet article, nous passons en revue les équipements, vêtements et bonnes pratiques à adopter pour rester au chaud pendant un bivouac en altitude, en particulier dans les Alpes. Que vous soyez amateur de grandes traversées ou adepte de nuits à la belle étoile, vous trouverez ici des conseils concrets pour bien vous équiper sans alourdir inutilement votre sac.
Comprendre les causes du froid en bivouac
Pour bien se protéger, il faut d’abord identifier les facteurs qui favorisent la déperdition de chaleur lors d’un bivouac en montagne :
- La conduction : perte de chaleur par contact avec le sol froid (d’où l’importance du matelas).
- La convection : refroidissement causé par l’air en mouvement (vent).
- La radiation : chaleur émise par le corps vers l’extérieur.
- L’évaporation : transpiration ou humidité qui accentue le refroidissement.
Ces mécanismes se cumulent. Il est donc crucial de mettre en place une stratégie multicouche et multifactorielle pour conserver la chaleur corporelle tout au long de la nuit.
S’habiller efficacement pour la nuit
L’une des premières règles de la protection contre le froid, c’est de bien gérer son habillement, de la peau à la couche extérieure. Chaque couche joue un rôle spécifique :
La couche de base : première défense thermique
Elle doit être respirante et capable d’évacuer l’humidité tout en retenant un minimum de chaleur.
À privilégier :
- Sous-vêtements en laine mérinos ou fibres techniques
- Collant thermique léger
- T-shirt manches longues ajusté
Des marques comme Patagonia, Cimalp ou Columbia proposent des couches de base performantes, à la fois légères et isolantes.
La couche intermédiaire : renfort isolant
Elle constitue une barrière thermique entre le corps et l’extérieur.
Options efficaces :
- Polaire ou micropolaire
- Doudoune synthétique compressible
- Veste sans manche matelassée
Millet et Lafuma offrent des vêtements intermédiaires idéaux pour les nuits fraîches, combinant isolation thermique et compressibilité.
La couche externe : bouclier contre le vent et l’humidité
Même à l’intérieur d’une tente, les courants d’air et la condensation peuvent vite refroidir.
À envisager :
- Veste coupe-vent imperméable (type Gore-Tex)
- Surpantalon léger
- Bonnet et gants légers pour protéger les extrémités
Salomon et Cimalp intègrent souvent la technologie Gore-Tex dans leurs vêtements d’extérieur, offrant un excellent compromis entre protection et respirabilité.
Bien choisir son système de couchage
Le meilleur habillement ne suffit pas si votre sac de couchage ou matelas n’est pas adapté aux conditions.
Sac de couchage : température de confort et isolation
Choisissez un sac de couchage :
- Avec une température de confort adaptée à vos bivouacs (+5°C à -5°C selon la saison)
- En garnissage synthétique (plus robuste à l’humidité) ou duvet (plus compressible et chaud)
- Avec une capuche bien enveloppante et un col thermique
Certains sacs Lafuma ou Millet sont conçus spécialement pour les nuits en altitude, avec des modèles compressibles, résistants et thermorégulants.
Matelas : barrière contre le froid du sol
On sous-estime souvent l’importance du matelas. Pourtant, c’est l’élément qui isole le corps du sol froid.
Recherchez :
- Un matelas avec un bon indice R (valeur d’isolation)
- Un modèle autogonflant ou en mousse EVA, selon vos préférences
- Une forme compacte et légère pour ne pas encombrer le sac
Un bon matelas peut compenser un sac de couchage un peu plus léger, tout en améliorant le confort global.
Astuces pratiques pour rester au chaud toute la nuit
Au-delà du matériel, quelques habitudes simples permettent d’optimiser votre protection contre le froid.
Préparer son corps au sommeil
- Mangez un repas chaud et énergétique (les calories vous réchaufferont de l’intérieur).
- Buvez une boisson chaude avant de vous coucher (sans excès pour éviter les réveils nocturnes).
Gérer son environnement
- Choisissez un emplacement abrité du vent (rocher, bosquet).
- Utilisez un tarp ou double toit bien tendu pour éviter la condensation.
- Placez votre sac à dos ou vêtements sous le matelas pour une isolation supplémentaire.
Optimiser son couchage
- Dormez avec une paire de chaussettes sèches réservée à la nuit.
- Glissez votre doudoune ou polaire au fond du sac pour protéger vos pieds.
- Si besoin, utilisez une bouillotte improvisée (gourde d’eau chaude bien fermée).
Altitoo propose sur son blog des conseils techniques sur la gestion thermique et la préparation du couchage en bivouac, utiles pour affiner votre organisation.
Faut-il dormir tout habillé dans son sac de couchage ?
C’est une question fréquemment posée. La réponse est oui, mais intelligemment. Il ne faut pas surcharger le sac, car l’air emprisonné autour du corps contribue à l’isolation. Toutefois, dormir nu n’est pas non plus recommandé.
Le mieux est de porter :
- Une couche respirante et sèche (vêtements spécifiques pour la nuit)
- Des vêtements non compressifs
- Une doudoune légère si la température chute en cours de nuit
Ne jamais dormir avec des vêtements mouillés ou humides, car cela accélère la perte de chaleur.
Rester au chaud en bivouac ne dépend pas d’un seul élément, mais d’une combinaison cohérente d’équipements et de gestes. En sélectionnant soigneusement vos vêtements, votre sac de couchage et votre matelas, et en adoptant quelques réflexes simples, vous pouvez affronter sereinement les nuits les plus fraîches, même en haute altitude.
Les marques comme Millet, Cimalp, Columbia, Salomon, Lafuma ou Patagonia proposent des solutions fiables, pensées pour les conditions alpines. Associées aux conseils d’experts, elles vous permettent de composer un kit de bivouac performant, sans superflu.
En effet, une nuit bien au chaud, c’est non seulement plus de confort, mais aussi plus d’énergie et de plaisir pour repartir sur les sentiers le lendemain.